Nos vies comme un océan de basalte
À la différence du soleil, la lune change de forme : bien que simple effet de lumière, les phases de la lune ont pour nous quelque chose qui ressemble à du sens. De la mythologie à l’agriculture, de la médecine à nos amours, l’humeur de la lune rythme nos existences terrestres. Un thème que l’opéra embrasse sans réserve avec un livret tendant à la poésie visuelle et même au calligramme, qui entremêle trois histoires intitulées d’après des toponymes lunaires : la Mer de la Tranquillité, la Mer de la Fertilité, la Mer de la Sérénité… auxquels s’ajoute l’Océan des Tempêtes, autre mer lunaire qui prête son nom au chœur. Le halo d’un téléphone portable mêlé de clair de lune, des mélancolies pleines d’espoir, des rythmes cycliques, le sang des femmes, la communication qui s’éclipse… Le silence de la Lune nous permet de nous écouter les uns les autres.
Maybe it’s best to sleep a little Or, if not to sleep Then to watch the sky To feel a little while What it is to be together |
Peut-être qu’il vaut mieux dormir un peu Ou, si ce n’est dormir Regarder le ciel Pour sentir un peu Ce que ça fait d’être ensemble |
Les auteurs sont des artistes tels que la société peine à en laisser émerger, qu’on définit parfois de l’horrible expression touche-à-tout – ils sont jeunes, libres et doués pour plus d’une chose. Josephine Stephenson s’épanouit comme compositrice, soprano et instrumentiste navigant entre le répertoire lyrique et le rock indépendant. Elle collabore depuis ses débuts avec Ben Osborn, poète et musicien au son très personnel. Trois mers lunaires constitue leur premier opéra de grande forme – avec chœur, orchestre et danseur. La plasticienne londonienne Dori Deng, créatrice d’installations modulaires lumineuses pour des performances musicales, signe le visuel du spectacle.
Musique Joséphine Stephenson
Livret de Ben Osborn
Création mondiale
Nouvelle production de l’Opéra Grand Avignon